Dans un futur proche, la société connaît un grave problème de vieillissement de la population. Les hospices sont pleins à craquer et il manque du personnel. Le Ministère de la Santé Publique décide donc de mettre en route le projet Roujin Z. En fait, il s'agit de placer les personnes âgées dans des lits robotisés et dotés d'une intelligence artificielle jamais atteinte à ce jour.
Le premier patient à en bénéficier est Monsieur Tezawa. Haruko est une jeune étudiante qui s'occupe de lui en tant qu'infirmière stagiaire. Le vieil homme va lui faire comprendre, via le système informatique, qu'il a besoin de l'aide d'Haruko pour le sortir de là...
-GohanSSJ-
Critiques
------------- Critique 1 -------------
Un très bon film, on voit tout de suite que c'est du Katsuhiro Otomo tant au niveau visuel qu'au niveau du thème de l'expérimentation sur l'homme par l'homme qu'on avait déjà trouvé dans Akira.
Roujin Z est un film authentique, ce n'est pas une copie d'Akira ou de toute autre œuvre Otomo-esque. L'histoire traite d'un problème connu par les Japonais : le vieillissement démographique qui est inéluctable vue la situation actuelle, c'est donc un problème totalement d'actualité. Qui plus est, le personnage de Tezawa est intéressant : ce vieil homme est veuf depuis longtemps et va voir dans le robot z-001 l'amour de sa vie, à savoir son épouse décédée. Finalement, c'est son seul plaisir qui lui reste : se rappeler de leurs balades sur la plage... En fait, c'est comme si son épouse allait se réincarner dans le robot (cf. la dernière image du film avec le Bouddha qui est tout un symbole en terme de réincarnation).
On peut se poser l'interrogation qui transparaît dans cette œuvre : l'homme doit-il percevoir le robot comme un autre lui-même ?
-GohanSSJ-
------------- Critique 2 -------------
Tout comme bien des films de Otomo (Akira notamment), Roujin Z aborde des thèmes de société qui sont aujourd'hui épineux, à savoir le vieillissement de la population et la gestion de ce « papy boom ».
En l'espèce, Roujin Z présente la chose à travers un lit-robot susceptible de subvenir à tous les besoins de son utilisateur : hygiène, déplacement, distraction... Ce lit permet donc de quasiment se passer de toute assistance humaine extérieure, et c'est là le centre du problème : jusqu'à où peut-on déshumaniser l'homme ? Jusqu'à quel point peut-il accepter d'être rejeté par la société quand il devient un improductif ?
Le second thème est, comme il a été très justement dit précédemment, qu'Otomo pose une question qui devient de plus en plus proche de nous : quelle est notre relation à la machine ? Visionnaire, Otomo présente un robot détraqué qui s'est approprié les sentiments de la personne âgée qu'il transporte. En soi, cela semble onirique, mais c'est malheureusement la question majeure de la psyché robotique : quel est le modèle de ses « sentiments » ? La réaction autour du robot est d'ailleurs symbolique, car elle mêle la peur, l'émerveillement, tout comme le sentiment d'être touché par cette « âme » cybernétique. Bien sûr, on pourrait résumer cette « âme » à un bogue informatique, une erreur dans l'analyse et le traitement des souvenirs du grand-père. Or, quelque part, on se demandera une chose : le robot est-il pollué par l'homme qu'il transporte, ou est-ce une volonté de l'homme de « fusionner » avec cette machine, en lui confiant sentiments et souvenirs pour les porter à tout jamais ?