« Jeunes ou vieux, hommes ou femmes, tous les humains ont une fêlure en eux. Moi, Moguro Fukuzô alias le "colporteur hilare", je me charge de combler le vide dans leur cœur. Je ne demande pas d'argent. La satisfaction de mes clients est la plus belle des récompenses. Vêtements, bijoux, jeunesse, etc. Je peux obtenir tout ce que vous souhaitez gratuitement à condition de respecter mes directives. Toute rupture du contrat entraînera immédiatement le remboursement d'un lourd tribut : votre âme ! Alors, qui sera mon prochain client ? »
-Bubu-
Critiques
25 ans après, que vaut ce retour surprise de la plus redoutable des têtes d’œuf.
Si ce cher colporteur n'a pas changé, affichant toujours son sourire radieux en toute circonstance, le monde lui s'est modernisé, s'est mis à l'ère d'Internet et des smartphones. Cela dit, les mêmes tares, les mêmes fêlures (envie, jalousie, harcèlement, burn out, possessions, etc.) sont intrinsèques à la nature humaine.
La plupart des victimes de Moguro sont des égoïstes et simples d'esprit qui se transforment en prédateurs en puissance, perdant leurs âmes, dès lors qu'ils acceptent son pacte faustien. Elles en oublient les recommandations de Moguro qui est alors obligé d’intervenir et de les punir.
Cette série traite ou plutôt maltraite différents thèmes de la société (la hiérarchie, la famille, la possession, la solitude, l’amour, les réseaux sociaux) grâce à son humour noir et cynique.
Si Moguro sert de fil rouge, chaque épisode propose deux segments différents. La morale de cet anime réside dans le fait que nous sommes tous, sans exception, des êtres imparfaits et insatisfaits de nos existences. Les seules choses qui nous différencient ce sont les limites que nous nous fixons pour ne pas succomber à nos désirs malsains et devenir fous.
On peut regretter que les châtiments infligés par Moguro ne soient pas aussi forts ou du moins grandiloquents à chaque épisode.
Il y a même un ("Je suis idole") où il joue pratiquement le rôle du bon samaritain qu'il prétend être auprès de ses victimes alors que dans un autre (la "Métamorphose") il détruit un ménage heureux en attisant exprès le fantasme pourtant contrôlé d'un père de famille innocent (c'est rare dans cette série) pour le pousser dans les bras de l'adultère.
Comme on le disait plus haut, si la plupart des victimes sont des égoïstes, il arrive aussi que Moguro piège et manipule des désirs innocents (avoir une famille) pour dénoncer certains faits actuels de société tels que l'inter-connectivité.
On peut déplorer que toutes les histoires (mises à part trois ou quatre) soient assez peu fouillées (format court oblige) et inégales.
Néanmoins cet anime se démarque des autres par sa satire au vitriol de notre société contemporaine et peut être considéré comme un sympathique hommage au manga de Fujiko Fujio A.
Note : 6/10
-Bubu-
Note de la rédaction
• Il s'agit d'une réadaptation du manga Warau Salesman de Fujiko Fujio A (co-auteur de Doraemon) débuté en 1968 et dénombrant un total de six tomes reliés, au Japon.