|

Record of Grancrest War (2018) |
| |
|
 | Paroles |
|
 |
|
Titre alternatif | |
Synopsis | L'histoire se passe sur un continent en proie au chaos. Les seuls capables d'apaiser la situation et de ramener la paix sont les Lords, des seigneurs possédant le Crest, un sceau sacré d'un Saint. Cependant, ces Lords ont laissé tomber leur devoir de protection, et se livrent à des luttes de pouvoir pour agrandir leurs territoires.
Siluca Meletes est une jeune mage qui hait les Lords pour avoir préféré la domination à leur serment. Avec Théo, un chevalier errant qui cherche à libérer son village natal des griffes d'un Lord tyrannique, ils vont essayer d'arrêter les guerres et d'amener la paix sur ce continent.
-MiraHidote- |
|
Critiques | Grandcrest Senki est une œuvre peu connue que l'on pourrait qualifier de « pépite cachée » de l’animation. Cependant, a posteriori, cela paraît excessif. Si son contenu est en effet profond et intéressant, ce n'est pas pour autant un chef-d’œuvre. Quelques défauts subsistent.
Cet animé m'a beaucoup plus car on nous présente un monde riche, cohérent, rempli de personnages et de factions qui ont chacun et chacune leur propres motivations. Cela se démarque de la plupart des œuvres classiques où le "méchant" n’existe que pour servir d’obstacle au héros.
La comparaison est probablement un peu osée, mais pour moi Grandcrest Senki est presque l'équivalent de Games of Thrones en animé. Entendez par là que nous ressentons vraiment la volonté des auteurs de nous raconter une histoire grandiose et complexe, au sein de laquelle les personnages agissent, et existent même, hors du champ de la caméra. Aucun d’entre eux, quasiment, ne fait office de coquille vide ou de simple PNJ, uniquement là pour donner une quête, mourir et/ou remotiver le héros.
En réalité, ceci ne devrait pas vous surprendre car, à l’instar de GoT, il s’agit de l’adaptation d’un roman. De ce fait, on s’affranchit des codes classiques des mangas type shônen pour nous offrir un récit novateur et audacieux. Ce qui n’est pas plus mal !
Autre point positif, la clarté des règles de ce monde ! On comprend sans mal les différents types de magie, qu’il s’agisse des seigneurs, des mages, ou des "artistes". Pour votre gouverne, c’est d’ailleurs une bonne façon de jauger de la qualité d’une histoire : si vous avez besoin d’un narrateur ou d’un personnage qui explique ce que vous avez besoin de savoir pour tout capter, c’est que l’auteur est un blaireau (cf. Ulysses : Jeanne d’Arc et le Chevalier alchimiste).
Les protagonistes se distinguent également grâce à leur chara-design, élaboré, tout en évitant de sombrer dans du « méga-trop-cool » destiné à attirer des ados. Peut-être qu’on frôle le surchargé donc je pourrais comprendre que vous n’aimiez pas. Pour ma part, la beauté des costumes et la variété de styles entre les différents protagonistes sont très appréciables.
Bref, tout ça pour dire qu’on est à des années-lumière de ce que font One Piece & Fairy Tail : plutôt que créer un vrai personnage, et lui donner une histoire et un but, on lui colle une tête carrée, des tics de langage, et on appelle ça une personnalité. Oui, j’aime bien casser du sucre sur le dos d’animés célèbres.
En toute honnêteté, le seul personnage qui me sort par les yeux est Milza, un mec qui est tellement ultra-trop-méga-fort qu’il tue des mecs en armure par centaines sans verser la moindre goutte de sueur. Il m’insupporte car il fait vraiment tache dans cet univers où la plupart des rapports de force sont à peu près réalistes. Ceux qui aiment les combats débiles de mecs dont les coups de poing détruisent les montagnes de l’arrière-plan s’en ficheront sans doute, mais en ce qui me concerne ça me fait lever les yeux au ciel.
Je vous en parle car ça me permet d’aborder un point, un détail de la "magie" des seigneurs, pourtant très important, qui n’est vaguement explicité qu’à l’épisode...17 ! Les "sceaux" des seigneurs ne sont pas juste des marqueurs de féodalité, ils ont aussi un effet de renforcement physique sur leurs porteurs ! Ainsi, Milza, n’ayant pris aucun vassal conserve toute la puissance de son sceau pour lui seul, et est donc presque invulnérable du point de vue du plouc moyen.
Mais reprenons ! Malgré leur grand nombre, les personnages sont facilement reconnaissables et identifiables. En effet comme dans tout univers médiéval correctement ficelé, chacun a des sous-fifres, est le vassal de quelqu’un d’autre, a des alliés, des ennemis, etc. Il va sans dire que le format 24 épisodes est trop étroit pour transmettre tout le contenu du livre original. Ceci constitue à mon sens le plus gros défaut de cette série.
Comme dit plus haut, si l’auteur parvient à nous éclairer facilement sur les tenants et aboutissants question magie, faire la même chose quand il s’agit de stratégies militaires, impliquant myriade de régions et d'acteurs, s'avère simplement impossible.
Bien entendu chaque étape du scénario – ou certains événements hors caméra – seront toujours explicités pour qu’on ne perde pas le fil. Néanmoins le spectateur est tenu de rester attentif et d'avoir bonne mémoire. Cela survient souvent en une phrase, rarement plus, et on passe à la suite.
Afin d’illustrer mon propos, prenons l’exemple d'Irvin, le majordome-ninja de Siluca : un individu normalement constitué acceptera sa présence sans sourciller en tant que fidèle homme de main. Sa présence à ses côtés est expliquée noir sur blanc dès l’épisode 1 ! Seulement comme on ne sait pas qui il est, ni de qui il parle parce qu’on a pas eu le temps de retenir les noms, l’info passe à la trappe. Résultat des courses, on se retrouvera plus tard à se demander ce qu’il fait en plein milieu d’un flashback dans lequel Siluca n’est pas présente. Ça vous apprendra à ne pas écouter, bande de margoulins !
Malgré la profusion de personnages et la complexité du scénario, le déroulement de l’histoire est par ailleurs assez naturel donc il n’est pas difficile de suivre l’enchaînement des événements. D’ailleurs, il n’est en fait pas crucial de savoir qui est qui. Cette relative confusion qui règne sape un peu la qualité de l’œuvre.
Fait assez surprenant, je me suis surpris à apprécier davantage le deuxième visionnage que le premier et étayer entre autre ma critique. Je ne suis habituellement pas du genre à regarder une même série ou film plus d'une fois.
Quoi qu’il en soit, ce sentiment de confusion n’est que temporaire et les aventures de Théo, Siluca et leurs alliés redeviendront plus faciles à suivre par la suite, ne serait-ce que parce que la plupart des acteurs ont été introduits et qu’on commence à vraiment apprécier les factions ainsi que les diverses allégeances.
A ce propos, on déplorera la quasi-absence de cartes ! En général, tout roman de fantasy médiévale digne de ce nom vous présentera des cartes, soit du monde, soit régionales, et plus ou moins détaillées.
Voici une carte faite maison de la géopolitique du monde de Grancrest Senki pour suivre et appréhender la complexité de ce vaste univers héroïco-médiéval !

Grâce à la magie de la capture d’écran et de Photoshop (avec Paint) voici ce qu’il en est : en fait, c’est tout connement une carte de l’Europe un peu biscornue !
On reconnaît d’ailleurs assez bien la mer noire et la Crimée, bien que l’échelle ne soit pas très claire.
Je me suis également permis d’ajouter des miniatures indiquant quel individu "règne" sur quoi, enfin au sens large. N’oubliez pas que tout comme dans l’Europe médiévale, les frontières que vous voyez sont celles des « pays », sachant que ceux-ci sont à leur tour divisés en autres fiefs plus petits.
Je vous fournis cette carte car je suis bon prince (vous pourrez chanter mes louanges plus tard) mais, en vérité, il nous faudra attendre l’épisode récapitulatif de mi-saison pour que l’on daigne enfin nous la montrer ! Le reste du temps vous n’en verrez que des fragments, qu’on vous laissera sous les yeux à peine quelques secondes. Quand je vous dis qu’on manque de temps !
Tout ça pour dire : Grandcrest Senki est véritablement une grande aventure se déroulant dans un monde vaste, riche et cohérent. Les personnages sont variés, crédibles et surtout « vivants », à l’inverse des marionnettes sans âme ni cerveau du cinéma hollywoodien, prêtes à toutes les inepties du moment que ça permet à l’histoire d’aller là où le scénariste l’a décidé (vous savez très bien de quoi je parle). On ne peut, hélas, que regretter que cette épopée se restreigne à un format manifestement très étriqué qui, en retour, rend la compréhension parfois difficile.
Un dernier petit accroc à mes yeux tient dans la question philosophique, énoncée à la toute fin, sensée nous poser un dilemme moral. En fait, ce dernier s'avère assez peu défendable.
En conclusion, suivre la quête endiablée de Théo et Siluca devrait vous faire passer un bon moment, observez bien le monde qui les entoure ainsi que les personnages qui le peuplent car c’est une véritable leçon de world-building et de chara-design qui nous est servie !
-paf-le-chien-
(Mon site : https://faimdesmanga.home.blog) |
|
Note de la rédaction | |
Licencié par : |

Distributeur Web |
|
| Avis des visiteurs | | Voir aussi | | Références | | |
|
 | Paroles |
|
 |
|
Record of Grancrest War © 2018 Miyuu [Mangaka], MIZUNO Ryou / A-1 Pictures Inc.
|