Dans un pays lointain, un jeune prince vivait dans un somptueux château. Mais le prince était capricieux, égoïste et insensible. Pour le punir de ses méfaits, une enchanteresse, un soir d'hiver, le transforme en une créature monstrueuse. Seul l'amour d'une femme pourrait rompre le charme. La chance semble lui sourire avec l'arrivée de Belle, une jolie jeune femme éprise de livres, passion incomprise par les habitants de son village. Celle-ci repousse par ailleurs les avances de Gaston, un garçon vaniteux et musclé. Or, un jour, le père de Belle, un savant farfelu, se retrouve par hasard dans le château de la Bête et est fait prisonnier. Belle vole à son secours et prend sa place. Avec l'aide des habitants ensorcelés du château, elle tentera de découvrir, au-delà de l'apparence physique de la Bête, un être bon et généreux…
-Bubu-
Critiques
La Belle et la Bête fait partie des meilleurs films Disney du début des années 1990 (avec La Petite Sirène, Aladdin ou Le Roi lion), inaugurant un second âge d'or.
L'un des points forts de La Belle et la Bête est bien sûr l'animation, qui est de toute beauté et offre de magnifiques paysages (la forêt, le village, le château…) et de beaux personnages, esthétiquement parlant. Ajoutons également l'ambiance du film, qui, bien que destiné aux jeunes enfants, navigue entre la féerie et l'obscurité. En effet, l'ambiance sombre et menaçante est présente tout au long du film, que ce soit à travers le design du château (défendu par de multiples gargouilles), la présence de loups ou du personnage sinistre du directeur de l'asile. De même, le personnage de la Bête est présenté comme un héros tragique passant de la colère à l'amour, au désespoir, jusqu'à sa rédemption. Cependant, le film s'apparente à une comédie musicale, ce qui donne une touche de légèreté. Les chansons sont bien écrites, émouvantes pour certaines, et astucieusement mises en scène. En outre, la présence des habitants ensorcelés du château, tels que Lumière (un chandelier), Zip (la jeune tasse) ou Big Ben (une horloge parlante, intendant du château), donne un ton très jovial.
Tous les personnages types sont là, à commencer par le héros tragique. La belle héroine — courageuse et intrépide — change radicalement du cliché de la demoiselle en détresse véhiculée par d'autres princesses Disney telles que Cendrillon ou Blanche-Neige. Ajoutons l'imbécile, les habitants naïfs, les « pom-pom girls », offrant pas mal d'humour, ainsi que le grand méchant en la personne de Gaston. Cet homme, imbu de lui-même et ne supportant pas d'être rejeté, apparaît comme la caricature du parfait macho. Cependant, loin d'être idiot, Gaston est un être vil et manipulateur. Sa félonie, d'ailleurs, permet de distiller de savoureux moments de bravoure. L'histoire du film, en elle-même, est très romantique et poétique. Qu'est-ce qui définit la véritable beauté ? l'apparence physique ou le cœur ? Enfin, le parcours psychologique de la Bête, passant de l'attitude menaçante à l'être bon et généreux, est bien construit mais un peu abrupt. Certes, ce changement fait suite à une action héroïque, mais on peut regretter qu'il ne soit pas plus progressif. (J'ai vu ce film avec un regard plus vieux, donc cet avis est à prendre avec du recul. Quand on est gosse, on ne fait pas trop attention à ce genre de détail.)
Bref, La Belle et la Bête est un très bon film, un bon divertissement et une assez bonne adaptation du conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont.
-Bubu-
Note de la rédaction
Diffusé une première fois au cinéma en 1992 par Warner Bros., puis repris en version Imax en 2002 par Gaumont Buena Vista.
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