Expulsée de leur petit appartement à New York à la suite d'une attaque de chats, la famille Souriskewitz achète des billets de train pour le Grand Ouest, séduite par la promesse d'une meilleure vie dans laquelle chats et souris vivraient en harmonie, et l'espoir de faire fortune. Malheureusement, ce merveilleux rêve n'est qu'une vaste arnaque montée par un un avide et machiavélique félin nommé Chat R. Ton. Ce dernier veut en réalité réduire les souris en esclavage avant de les transformer en « souris-burgers » ! Fievel découvre le pot-aux-roses mais se fait éjecter du wagon et se heurte à l'incrédulité des siens. Il tente alors de se tourner vers plus célèbre des cabots : le shérif Buffalo Blurp (Willy Burp en V.O.). Coup dur ! Celui-ci n'est plus que l'ombre de lui-même, las de tous ces duels pour la justice. Notre jeune souriceau ne peut désormais compter que sur son ami le chat Tiger, froussard avoué mais foncièrement dévoué, auquel Buffalo va devoir s'efforcer d'inculquer en quelques heures les réflexes d'un féroce chien de garde...
-Bubu-
Critiques
Moins mélancolique et plus joyeux que son aîné, Fievel au Far West est film pour enfants très divertissant qui a le mérite de ne pas prendre ceux-ci pour des demeurés ou de simples pompes à frics via une suite bancale et sans saveur. Si l'accent ici est davantage mis sur l'humour, cela n'empêche pas ce long métrage de dépeindre un autre versant peu glorieux du rêve américain soit la fameuse "Conquête de l'Ouest" dont les désillusions étaient, dans la réalité, monnaies courantes.
Par ailleurs, si Fievel est à nouveau séparé de ses proches, ce n'est plus lui le seul héros du film. Il se fait presque voler la vedette par son ami Tiger, le bon gros matou trouillard et végétarien qui aime - sans vouloir les manger - les souris. Celui-ci est beaucoup plus présent d'abord via une parodie-hommage au genre western et finit en véritable héros à la fin du film.
De même Tanya, la grande sœur éprise de liberté de Fievel, qui rêve de devenir diva, bénéfice aussi d'un très bon focus. En tant que chanteuse de saloon, elle réussit à dépasser sa condition de souris grâce à sa belle voix.
Bref, contrairement au premier volet se focalisant uniquement sur la quête du héros, Fievel au Far West mêle plusieurs sous-intrigues sans perdre en efficacité.
Quant à Fievel, le personnage principal, lui-aussi évolue. À la fin du premier Fievel, il était devenu un homme, à la fin du second, il devient un véritable héros et ceci constitue une belle conclusion à son parcours !
Plus le méchant est réussi et meilleur est le film, force est de constater que les scénaristes ont réussi un coup de maître avec le vilain Charles R. Ton, à la fois drôle, fourbe, charismatique, éloquent et parfois effrayant (ce n'est toutefois pas comparable à la classe "déguisée" de Ratigan).
Du point de vue technique et, en l'absence de Don Bluth (architecte du premier volet), Fievel au Far West envoie vraiment du lourd pour une première œuvre pour un tout jeune studio (cf. NDLR). Il y a plus de rythme, d'action et plus de couleurs que dans le précédent métrage. En outre, les arrière-plans sont quelquefois plus fouillés, voire très détaillés. Cela dit, c'est un peu dommageable qu'on ne retrouve pas cette cohérence d'un bout à l'autre du long métrage si on veut vraiment chipoter.
En conclusion : Bien que son approche diffère, film énergique et dépaysant, Fievel au Far West respecte et enrichit la continuité du premier volet (ce qui ne sera pas forcément le cas des autres suites de la saga "Fievel"). Ce long métrage demeure un un excellent divertissement à voir sans tarder pendant les fêtes qui plaira aux petits et grands !
• Fievel au Far West offre par ailleurs de nombreux clins d'œil aux westerns de Sergio Leone et de John Ford. Le shérif Buffalo Blurp et Chat R. Ton ressemblent beaucoup aux personnages de Il était une fois dans l'Ouest, de La Chevauchée fantastique ou de la « Trilogie du dollar » (Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus, Le Bon, la Brute et le Truand). Si vous prêtez l'oreille, vous pouvez reconnaître un morceau du générique de la série Rawhide, chanté par les "Blues Brothers" durant une scène du film.
• Petite étrangeté de la V.F. : Sauvane Delanoë, qui avait prêté sa voix au héros dans l'opus précédent, double cette fois sa sœur Tanya tandis que Roger Carel prête à nouveau sa voix à un insecte sbire du méchant. En outre, le DVD présente les chansons en anglais alors qu'elles ont bien été doublées en français pour les versions diffusées au cinéma et en VHS.